Introduction - La souffrance devient ta force

17 Ches 1373 (Selon le calendrier des Vaux)

Quelque part en Amn, près d'Athkatla

Même au mois de Ches, il faisait chaud. En Amn, il faisait toujours chaud, mais les gens s'y habituaient au fil des années. La première année avait été la plus dure, pour Torak, qui venait d'une ferme dans les marais de la Côte des épées, à des kilomètres au Nord du temple de Kossuth dans lequel il était venu étudier. Une fois le cap de la première année passé, le disciple s'était accoutumé à la chaleur omniprésente. Concernant les châtiments corporels à coups de chaîne cloutée, cela avait été plus difficile, évidemment. Personne n'a jamais prétendu que la formation des prêtres de Kossuth était une partie de plaisir. A bien y réfléchir, aucun clergé ne prend à la légère la prise en charge des jeunes acolytes, mais celui de Kossuth bénéficiait d'une réputation à faire pâlir de jalousie les cultes des dieux les plus malfaisants.

"Ne te plains jamais, petit vaurien, ou je te raconte comment sont formés les prêtres de Malar", lui disait souvent Xanatos, le demi-orque qui lui administrait de violents coups de chaîne.

A force de répéter cette menace, il convainquit seulement Torak qu'il n'avait aucune idée de la formation des malarites. Sa curiosité fut assouvie lorsqu'il découvrit, dans un livre interdit de la bibliothèque du temple, que les adorateurs du dieu de la chasse étaient la cible d'une chasse à l'homme mortelle pouvant durer des semaines, avant d'être admis.

Torak avait toujours été un être à part, au sein du temple de Kossuth. Au contraire de la plupart des apprentis, ce n'était pas la force destructrice du feu qui l'avait poussé à adorer Kossuth, mais le renouvellement que les flammes offraient aux choses mortes et corrompues. Même les prêtres les plus sceptiques savaient qu'il serait un grand homme, et qu'il apporterait beaucoup à leur culte.

C'était Chandril, le haut-prêtre du temple, qui lui avait confié ces faits, la veille. Torak n'avait pas pu dormir, l'esprit occupé par ces paroles, qui pouvaient signifier tant de choses différentes. On frappa à sa porte. C'était Xanatos. L'humain pouvait le deviner à la force avec laquelle il avait frappé. Le prêtre demi-orque était sans conteste le plus fort de tout le temple, mais il était aussi rusé qu'un renard, et son esprit était vif.

"Il est temps, Torak."

Ces mots voulaient tout dire. Durant tout son apprentissage, il avait attendu d'entendre ces mots. C'était donc pour ça que le vieux Chandril lui avait dit ce qu'il avait sur le cœur. Il était temps!

Xanatos accompagna l'homme jusqu'au labyrinthe de feu. Il était interdit aux jeunes disciples d'observer un aîné passer l'épreuve, mais on lui avait parlé de ce labyrinthe. Il l'avait maintenant sous les yeux. Une structure tout en bois, que l'on allait enflammer. Plusieurs épreuves l'attendaient à l'intérieur. Le demi-orque posa une main amicale sur l'épaule de Torak, mais ne dit pas un mot...

Une fois à l'intérieur, il fallut du temps au disciple pour habituer ses yeux à l'obscurité.

Pour commencer, tu vas simplement faire un jet de détection, pour voir si tu arrives à te repérer dans le noir. Lance 1d20, en précisant ton bonus en détection dans ton message. Là, je te le dis, mais il faut prendre l'habitude de le préciser, car au cours de la partie, je ne pourrai pas connaître les scores de tout le monde. La détection dépend de la caractéristique SAG, tu as donc un bonus de +3. Lance le dé, puis je verrai si ton résultat, additionné à ton bonus, atteint le degré de difficulté de cette action.

[Pour lancer un dé, ouvre le menu Lancer de dé, sous la boîte de texte, sélectionne le dé à 20 faces, et lance.]

C'était le grand jour, la fin de l'initiation pour le jeune prêtre de Kossuth. L'affrontement entre Torak et le feu allait sceller cette période d'apprentissage. Il avait confiance en lui, bon nombre d'ainés avait réussis l'épreuve, certains y avaient aussi laisser leur vie.

Il avait aussi toute la confiance de son mentor Xanatos donnant une source de motivation supplémentaire, une envie de ne pas décevoir son maître. Pour le moment, il était dans une obscurité totale et il tentait de s'y habituer.

Torak possède un bonus de détection de +3

Le membre 'Torak' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'20' :

Résultat :

Avant même de faire un pas, Torak remarqua un mince fil tendu entre deux pitons à peine visibles. Suivant le fil des yeux, il découvrit qu'il était relié à une sorte de fiole suspendue juste au-dessus de l'entrée du labyrinthe, de telle sorte que toute personne se prenant les pieds dedans provoque la chute de la fiole.

L'adorateur de Kossuth devina que c'était grâce au contenu de cette fiole que le labyrinthe était sensé prendre feu, mais il ignorait comment. Impossible de savoir ce qu'il y avait à l'intérieur du récipient dans cette obscurité. Néanmoins, il se félicita d'avoir déjoué le piège, car il savait que le feu n'était qu'une difficulté supplémentaire.

Le disciple hésitait à prendre la fiole. En tentant de la récupérer, peut être allait-il la faire tomber et ainsi allumer le feu. Se repérant facilement dans le noir, Torak décida de laisser la fiole de côté et de s'engager vers la prochaine salle.

Dans la salle suivante, Torak aperçut une forme rectangulaire. En la touchant, il sentit plusieurs inscriptions en langue commune. Après plusieurs lectures à tâtons, il parvint à déchiffrer le message suivant:

"Avant de partir au combat, Hassan le Furibond médita, et entra en communion avec Kossuth, qui lui octroya ses divins pouvoirs."

Ayant déchiffrer les inscriptions, Torak se mit en position de méditation afin de parvenir à entrer en communion avec Kossuth comme le fit Hassan le Furibond lors de son passage.

Après quelques instants, le disciple sentit la magie l'envahir puis il sortit de sa méditation. Il s'avança de nouveau un peu plus profondément dans le labyrinthe.

Torak possède maintenant les sorts Niveau 0: Blessure superficielle, Lumière, Assistance divine
Niveau 1: Blessure Légère, Pierre magique
Feu: Mains Brûlantes

Sentant la puissance divine qui s'insufflait dans ses veines, Torak frémit. C'était la première fois que son dieu lui octroyait autant de pouvoirs. L'adorateur de Kossuth fut rassuré de savoir que le dieu des flammes était avec lui.

Toujours sans la moindre source de lumière, Torak découvrit la pièce suivante. Face à lui se trouvait un mur, ou tout du moins une surface qui avait l'air de monter plus haut que le plafond de la pièce précédente. Il devait se décider entrer examiner cette surface à l'aveugle, ou utiliser son sort de Lumière.

[Donc nouveau test de détection, ou sort de lumière.]

La seconde pièce était encore plus sombre que la première. La solution la plus facile serait d'utiliser son sort de lumière mais peut être Torak en aurait il encore plus besoin plus tard.

Le jeune prêtre, finalement, préféra avancer, encore une fois, dans l'obscurité la plus totale.

Torak possède un bonus de détection de +3.

Le membre 'Torak' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'20' :

Résultat :

[Bon retour parmi nous, Torak. L'aventure commence ce soir, alors je vais te narrer la déroulement de ton initiation et faire les jets de mon côté jusqu'à l'épreuve finale. Je pense que tu as assimilé les principes de base du jeu.]

Grâce à une inspection soigneuse, Torak réalisa que le mur auquel il faisait face était plein de prises. Il se demanda quel était l'intérêt d'une escalade dans ce labyrinthe, avant de se rappeler que les apprentis les moins doués qui déclenchaient l'incendie du bâtiment devaient en voir le bout avant qu'il ne s'écroule.

Le jeune disciple de Kossuth allait empoigner une prise pour tester sa solidité, lorsque ses yeux perçants remarquèrent un petit trou circulaire dans l'aspérité qu'il allait saisir. A coup sûr, c'était un piège. Il fit donc attention à n'emprunter que les prises dépourvues de tels trous. Son œil attentif et ses bras forts lui permirent d'atteindre un nouveau palier, quelques mètres plus haut. De l'extérieur, il n'avait pas réalisé que la construction fut si haute.

Torak arriva dans une pièce semblable à celle dans laquelle il avait médité, et aperçut dans le fond une silhouette qui se déplaçait. Il entendit une voix prononcer la formule en céleste du sort de lumière, et la pièce fut éclairée par la pierre sur laquelle on avait lancé le sort, au milieu de la salle. Xanatos apparut, son habituelle chaîne cloutée à la main. Il la lança à Torak, qui l'attrapa sans broncher, et avança de quelques pas.

"Tu dois à présent affronter ton tortionnaire avec l'arme qui t'a battu pendant toutes ces années. Ainsi, ta souffrance deviendra la source de ton pouvoir."

Le demi-orque sortit une dague de sa botte, et se mit en garde. Les deux hommes tournèrent l'un autour de l'autre pendant quelques instants, et Xanatos lança sa dague sur Torak, qui la dévia d'un moulinet de sa chaîne cloutée. L'humain n'avait pas vu où elle était partie, mais il devinait que dans cette semi-obscurité, les yeux du demi-orque l'avaient suivi sans problème. Le jeune prêtre se décala sur le côté en faisant tourbillonner sa chaîne vers son adversaire. Il arracha une éraflure à la défense impénétrable de Xanatos, mais la fin de son mouvement le laissa un instant sans défense. Son mentor en profita pour rouler vers son arme perdue, et la planta sans hésitation dans la cuisse de Torak. L'apprenti ne laissa aucune douleur paraître sur son visage, et frappa violemment le crâne du demi-orque avec sa chaîne.

Un instant ébloui par le coup prodigieux qu'il venait de recevoir, Xanatos chancela, et tomba à genoux. Il était vaincu. L'humain savait ce qu'il devait faire à présent. La tradition voulait qu'il batte à mort son ancien mentor. Il en allait ainsi depuis toujours dans le culte de Kossuth, qui ne concevait l'apparition d'un nouveau prêtre sans la destruction d'un autre.

Torak avait beaucoup songé à cet instant, lorsque, plus jeune, Xanatos le fouettait avec violence. Mais à présent, il était véritablement face à un choix, qui signifierait beaucoup plus le restant de sa vie...

Il était à genoux, blessé, attendant le coup fatal qui mettrait fin à sa vie. Xanatos était au sol...Oui son mentor était au sol. Torak avait vaincu Xanatos le maître, la règle voulait maintenant qu'il le terrasse. Un nouveau prêtre ne peut naître sans la destruction d'un autre, c'était inscrit dans les textes sacrés.

Une larme coulait sur la joue de Torak mais il leva promptement sa chaîne et l'abattit vers Xanatos. Un silence pesant régnait dans la salle lorsqu'il fut interrompu par le violent claquement du métal rencontrant le sol de pierre. Xanatos ouvrit les yeux, la chaîne cloutée reposait à côté de lui.

Torak pleurait, il avait échoué. L'amour qu'il avait pour son maître avait été plus fort que le dogme. Peut-on vraiment demander à une personne de tuer son "père adoptif"?

Le jeune prêtre lâcha la chaîne, tomba à genoux et leva la tête en signe de prière.

-Ô Grand Kossuth, j'ai failli. Je n'ais point tué mon maître et selon la règle je ne peux devenir l'un de tes prêtres. Je ne suis donc pas digne de te servir et mon destin est de mourir. Je place donc ma vie entre tes mains, si mon acte est impardonnable que ta flamme divine m'emporte à l'instant.

Xanatos envoya sur le sol un crachat épais et sanglant, puis, toujours sur ses genoux, releva la tête vers son cadet. Son visage était toujours aussi dur, mais sa voix ne refléta aucune colère.

"Sortons, Torak. Nous devons informer Chandril de ton échec."

Le demi-orque se releva péniblement, et marcha jusqu'au fond de la pièce. D'un coup de pied, il fit sauter une petite plaque de bois sur le mur, et la lumière du jour pénétra dans la structure de bois. Torak constata alors que dans les quatre coins de la salle du combat, il y avait des trappes qui ne demandaient qu'à s'ouvrir, probablement sur une mort certaine. Même s'il n'avait pu se résoudre à tuer son maître, il avait accompli l'exploit de survivre à cette terrible épreuve.

Torak et Xanatos descendirent lentement sur la terre ferme par l'ouverture aménagée au fond de la salle. Tous deux furent ralentis par leurs blessures. Lorsqu'il arrivèrent aux portes du temple, le haut-prêtre les accueillit et guérit leurs blessures, puis il laissa Xanatos lui faire son rapport.

"Torak a prouvé sa valeur en déjouant les mystères de l'obscurité et le piège du feu, en implorant humblement l'aide du grand Kossuth sans abuser de ses divins pouvoirs. Puis, alors que je suis un guerrier cent fois plus robuste que lui, il m'a vaincu au prix d'une grave blessure."

Chandril cligna des yeux à chaque fait vanté par le demi-orque, mais son visage restait impassible. Il pria Xanatos de continuer.

"Mais il a également fait preuve d'imprudence en escaladant sans lumière un mur piégé, et de faiblesse, en épargnant ma vie alors que son devoir était de m'achever."

Puis le prêtre se leva et se retira. Comme le voulait la coutume, Torak se mit à genoux devant le haut-prêtre de Kossuth, les yeux vers le sol, et attendit son châtiment.

"Je savais que tu ne le ferais pas, Torak. Pourtant, je t'ai tout de même fait passer l'épreuve. Ta faiblesse te perdra sans doute, un jour. Mais tu es un homme bon, et plus que jamais, les royaumes ont besoin de bonté. Ce serait du gâchis de te garder ici jusqu'à ce que tu deviennes un être sans cœur. Tu as le pouvoir de répandre la gloire de Kossuth autour de toi. Tu feras le bien en son nom, et le dieu flamboyant retrouvera sa place dans les prières des hommes."

Chandril marqua une pause. Il n'hésitait pas, mais il cherchait ses mots.

"Tu ne peux pas le faire seul, Torak, car ce serait courir à ta perte. J'ai connu un homme qui te ressemblait. Même s'il sert un autre dieu, votre dessein est le même. Ton devoir est d'aider cet homme dans sa quête. Cet homme s'appelle Melchior Antribus, c'est un prêtre de Lathandre, et je l'ai rencontré dans la ville de Port Llast, il y a bien des années. Remonte vers la côte des épées, et retrouve la trace de cet homme, Torak de Kossuth."

Le jour même, Torak reçut un médaillon en or frappé du symbole de Kossuth, et partit à pied vers le nord. En chemin il rencontra une caravane marchande qui se rendait à Padhiver, et les accompagna dans leur voyage. Une fois à Padhiver, le prêtre marcha jusqu'à Port Llast, où il s'installa dans une chambre de l'auberge de l'Alliance, en attendant un signe.